Le vélo, tu adores ça, mais tu commences à en avoir sérieusement marre d’aller rouler tout.e seul.e.
Tu as bien écumé les méandres d’Internet à la recherche de copains aux alentours, mais tu n’as trouvé aucune bande organisée à raccrocher. Du coup, tu te sens un peu comme un hamster dans sa roulette, tu tournes en rond.
Sauf que la bonne nouvelle, mon gapetto, c’est qu’il y a sûrement un tas de personnes qui, comme toi, rêveraient de rejoindre un petit groupe sympa pour pouvoir rouler sous le signe de la convivialité !
Si aucun groupe vélo n’existe autour de toi, pourquoi ne pas le créer toi ? Tu connais le dicton ? On n’est jamais mieux servi que par soi-même !
Et ça tombe bien, car il se trouve que j’ai justement dans ma musette deux ou trois conseils à te filer pour créer ta propre communauté.
Alors si tu es un peu déter, si tu te sens prêt.e à devenir un.e cycling planner de compet, ne bouge surtout pas, je t’explique en quelques mots comment créer ton groupe vélo en partant de zéro !
1/ Cibler l’objectif du groupe
La toute première des choses à faire si tu veux créer ton groupe de cyclos,c’est de définir le type de sorties que tu souhaites organiser.
Est-ce qu’il s’agit plutôt de sorties Route, de VTT, de Gravel ou encore de balades urbaines ou à la journée façon cyclorando ? C’est hyper important de cibler ce que tu souhaites mettre en place pour pouvoir ensuite communiquer dessus et toucher le bon public.
À l’issue de ce brainstorming avec toi-même, il te faudra également déterminer le niveau de difficulté (plutôt débutant, intermédiaire ou avancé) ainsi que la fréquence de tes sorties.
Tu peux même, à la manière de certains groupes déjà existants, imaginer varier un peu les plaisirs en alternant avec des sorties chill et d’autres, un tout petit peu moins tranquilles, ou bien, une fois par mois, troquer ton vélo de route pour un Gravel et vice versa.
Sens-toi libre de laisser parler ta créativité et d’écouter tes envies ! Après tout, c’est toi le maître à bord !
2/ Trouver des participants
Une fois tes idées claires, il te faudra chercher autour de toi les premiers membres de ta communauté.
Pour cela, commence à en parler à ton entourage proche. Amis, famille, potes de potes, au début il te faudra miser sur le bouche-à-oreille.
Tu peux également utiliser la totalité de tes réseaux sociaux pour faire connaître la création de ce nouveau groupe de vélo. N’hésite pas à fréquenter les groupes privés Facebook et autres forums spécialisés pour y publier des annonces et communiquer sur les dates de tes sorties à venir.
💡 Conseil
À ce propos, le groupe Roulez Roubaix a un conseil en or à te donner : celui d’utiliser les pages Facebook locales. Bah oui, ces pages sont plus visitées qu’il n’y paraît ! Tu peux cibler celles qui ont un rapport au vélo. Dans le Nord, par exemple, on a la page FB Gravel en Hauts-de-France sur laquelle il est possible de partager les sorties que l’on a faites ou celles que l’on a programmées.
3/ Communiquer efficacement
Ça va de soi, mais pour communiquer efficacement avec l’ensemble de ton groupe, il va bien évidemment falloir créer un (ou plusieurs) compte sur les réseaux sociaux. Facebook, Instagram,Strava, Komoot, Openrunner, utilise tous les réseaux sociaux à ta disposition ! Plus tu utiliseras de canaux de diffusion et plus tu auras de chance de te faire connaître et de gagner en visibilité.
Ensuite, quand tu auras réussi à constituer un petit noyau de rouleurs, pense à créer un groupe de discussion (sur Whatsapp, par exemple). Tu pourras y balancer tes tracés, tes itinéraires, des infos en temps réel ou encore des rappels avant chacune de tes sorties.
Une fois tes différentes pages créées, il faut que tu saches une chose, mon gapetto : les gens ne lisent quasiment PAS !
Du coup, quand tu partageras tes publications, pense bien à créer un visuel sympa avec un max d’info dessus.
S’il y a bien une règle à respecter dans ta stratégie de communication, c’est celle-ci : sois le plus clair et le plus lisible possible.
Enfin t’as compris, l’idée c’est de balancer le plus d’infos en un minimum de mots.
💡 Conseil
Tu peux, par exemple, partager les détails de l’itinéraire (nombre de kilomètres, points de départ et d’arrivée) et imaginer, comme le font déjà les Gowsh (Girls on Wheelsh), utiliser un visuel pour grader le niveau de difficulté ou n’importe quelle autre info concernant la sortie :
→ 🍟 1 frite = sortie easy-chill,
→ 🍟🍟 2 frites = sortie un peu plus engagée,
→ 🍟🍟🍟 3 frites = sortie pour les baraquées.
4/ Organiser la première rencontre
Très importante cette toute première fois, mon gapetto ! Loin de moi l’idée de te foutre la pression, mais c’est un peu comme pour une rencontre amoureuse, c’est là que tout se joue. Alors pour cette première rencontre, je te conseille de mettre le paquet !
Choisis une date et une heure qui conviennent à la majorité du groupe et sélectionne un point de rendez-vous central, accessible et/ou qui permette de sortir rapidement de la ville.
Pour ta toute première partie de pédalo, essaye, dans la mesure du possible, de planifier un itinéraire plutôt simple et agréable. L’idée, c’est vraiment que tout le monde se sente à l’aise et que tu puisses échanger (ne serait-ce que quelques mots) avec l’ensemble des participants.
Tu verras, une fois cette première rencontre passée, je peux t’assurer que tu voudras recommencer.
5/ Assurer l’organisation et la sécurité
En tant qu’organisateur, sache une chose, c’est à toi que revient, avant chaque sortie (et encore plus si de nouveaux participants pointent le bout de leur nez), d’énoncer clairement les règles de sécurité.
Insiste bien notamment sur le port du casque (même s’il n’est pas obligatoire pour les adultes, accorde-toi le droit de refuser la participation d’un rouleur un peu trop fanfaron), sur le respect du Code de la route et la signalisation des obstacles.
Pour info, voici un petit rappel de la réglementation à respecter pour veiller à la sécurité de tous :
→ L’éclairage est obligatoire (phare blanc à l’avant et rouge à l’arrière) de nuit ou par visibilité insuffisante.
→ Les cyclistes doivent être munis d’un avertisseur sonore pouvant être entendu à plus de 50 m, un gros pouet-pouet ou une petite sonnette !
→ Les vêtements réfléchissants sont également obligatoires pour circuler hors agglomération de nuit ou par visibilité insuffisante.
→ La circulation des cyclistes à deux de front est autorisée hors agglomération (si si mesdames et messieurs les jurés). Cependant, en cas de dépassement par un véhicule ou lorsque les circonstances l’exigent (chaussée étroite par exemple), la file indienne est de rigueur.
→ Les cyclistes, comme n’importe quels autres usagers, doivent respecter les feux de signalisation, les stops et autres règles de priorité. Et même que le non-respect du Code de la route peut entraîner des amendes (mais pas de celles que tu grignotes si tu vois ce que je veux dire !).
→ Enfin, il est interdit de dépasser par la droite et bien sûr, on garde une distance de sécurité et on serre à droite sur la route.
💡 Conseil
Si tu veux parfaire ton organisation, tu peux également désigner, pour chaque sortie, un chef de file et une voiture balai. Ainsi, pas de débordements, tu canalises ceux qui voudront partir comme des fusées (on vous voit les dinguos du pédalo) et tu t’assures de ne laisser personne sur le bas-côté.
Dans tous les cas, mon gapetto, la règle d’or, comme le disent si bien les membres du Mercre’ride de Strasbourg, c’est la COM-MU-NI-CA-TION. Insiste bien là-dessus lorsque tu brieferas tes congénères. Un danger, un obstacle, une consigne du mappeur : on PRÉVIENT ! On tend le bras pour indiquer une direction, on pointe un nid de poule, on crie « trou », on crie « barrière » et on balance tout ce qui est utile à ceux qui sont derrière.
Ah oui, et bien évidemment on s’attend ! Car on est bien d’accord que ça ne sert à rien de rouler en groupe si c’est pour semer les gens…
6/ Être à jour sur les questions d’assurance
Oui bon, là, c’est la partie la moins fendante de l’aventure, mais il faut bien que tu en passes par-là !
Pour organiser une sortie à vélo, il est essentiel que tu maîtrises un peu le sujet des responsabilités et la question des assurances.
En gros, voici ce que tu dois savoir :
En tant qu’organisateur, il est souvent recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile organisateur. Cette assurance couvre les dommages causés à autrui (participants et tiers) en cas d’incident lors de la sortie.
De même, il est fortement conseillé que chaque participant dispose d’une assurance responsabilité civile individuelle couvrant les dommages causés à autrui en cas d’accident. En général, elle est comprise dans l’assurance habitation, mais il peut être bon de s’en assurer. D’ailleurs, certaines assurances habitation couvrent également les accidents à vélo. Enfin, sache qu’il existe également une assurance individuelle accident qui couvre les dommages corporels que les participants pourraient subir.
Chacun est libre d’y souscrire ou non, mais c’est une info à connaître si jamais on te pose la question !
💡 Conseil
Bon à savoir : créer une association n’est pas obligatoire, mais peut présenter certains avantages notamment celui de pouvoir adhérer à une fédération (comme la FFC ou la FFCT) et de bénéficier d’une couverture d’assurance collective pour toutes les activités organisées. De plus, une association est considérée comme une entité juridique distincte de ses membres, ce qui peut limiter la responsabilité personnelle des organisateurs (aka la tienne !).
Bon à savoir bis : parce que tu t’es peut-être posé la question, sache que pour les sorties à vélo de petite taille (généralement moins de 50 participants) qui ne nécessitent pas de fermeture de route ou d’usage exclusif de la voie publique, il n’est généralement pas nécessaire de demander une autorisation auprès de la préfecture. Par contre, si tu te mets à voir les choses en grand et que tu souhaites organiser une manifestation sportive (n’ayons pas peur des mots), cyclotouristique ou un rassemblement de grande envergure (plus de 50 cyclistes), là, tu devras adresser une demande d’autorisation à la préfecture ou la sous-préfecture du lieu de la manifestation.
7/ Faire vivre le groupe
Dernier point et non des moindres, si tu veux que ta petite communauté perdure, c’est comme tout, il faudra que tu entretiennes la flamme. Et pour ça, rien de tel que la régularité !
Dans les sorties, évidemment, mais pas que.
Tu peux, par exemple, organiser des petits évènements en dehors des sorties vélo : ateliers de réparation, pique-niques, apéros,… N’hésite pas à créer de l’engagement par tous les moyens qui te semblent intéressants.
Tu peux également désigner un photographe à chaque sortie pour faire vivre les différentes pages du groupe sur les réseaux. En général, les cyclos adooooorent se voir sur leurs vélos (sisi, je vous assure, on est tous pareils) !
Enfin, pour maximiser l’implication de tous, n’hésite pas à recueillir des feed-back après chaque virée. Non seulement c’est un moyen de ne pas se la jouer solo, mais c’est aussi un formidable outil pour t’améliorer de sortie en sortie et constituer la base d’un groupe solide. Et puis, à terme, peut-être que tu pourras davantage déléguer en t’appuyant sur certains participants qui voudront bien, de temps en temps, prendre des initiatives et gérer quelques sorties !
Et voilà mon gapetto, ma liste de recommandations est maintenant terminée ! Tu n’as plus qu’à prendre ton courage par les cocottes et créer de toutes pièces ta bande de cyclopotes.
Et bien sûr si tu as besoin de gapettes pour habiller ta nouvelle communauté, souviens-toi que je suis là ! Je me ferai un plaisir de colorier les têtes d’un nouveau groupe à bicyclette !