Tu es inscrit.e au Paris-Roubaix Challenge, (t’as perdu un pari ou un pote bien intentionné t’a inscrit.e et tu ne peux pas te dégonfler…), tu es en escale dans le Nord, en pèlerinage dans les Flandres et tu souhaites te mesurer aux secteurs pavés locaux ? Vérifier l’humour des pavés belges ou établir un classement des secteurs les plus polis (spoiler : toi par contre, il est possible que tu ne sois plus du tout poli.e quand tu te seras fait secouer comme un prunier).
Oui, mais voilà, une telle légende s’est construite autour de ces cubes de caillasse que, en toute franchise, ça fout un peu les jetons.
Et si je te disais qu’il existe plusieurs techniques pour souffrir un peu moins sur ces chemins d’un autre temps ? Note que je dis « souffrir moins » et non « ne pas souffrir », car il faut être honnête, les pavés, ça tabasse quoi qu’on fasse ! Alors, si malgré cette entrée en matière un peu abrupte (je reconnais) tu souhaites tout de même te frotter à l’expérience, voici, en toute humilité, 7 conseils bien avisés pour venir à bout des pavés de l’enfer !
💡Le conseil zéro 💡
Ne PAS rouler sur les pavés. 🤡
Oui, bon, question de logique, quoi. Mais, entre nous, si tu fais ça, tu souffriras de ne pas avoir essayé au moins une fois dans ta vie 😉
1/ 1er VRAI conseil : rouler sur le haut du pavé !
La première fois que l’on m’a dit de rouler sur le haut du pavé, va savoir pourquoi, moi j’ai compris qu’il fallait rouler sur le DOS du pavé. Alors, ni une, ni deux, j’ai eu une sorte de vision ! Je me suis direct imaginée au temps des chevaliers et des cracheurs de feu🔥. Et je n’ai pas trouvé d’image plus éloquente que celle d’un monstre énorme avec des tas d’écailles ! Heeeu, les pavés = les écailles, t’avais compris, hein ?
Alors voilà, c’est simple mon gapetto, si tu veux rouler sur le haut des pavés, imagine que tu roules sur la colonne vertébrale d’un gigantesque dragon.🐉🐉
Et que tu dois, en tant que brave héros ou héroïne🦸 que tu es, maintenir ta monture le plus longtemps possible sur le dos de l’animal. Parce que si tu vacilles, tu risques fort de déraper et de te retrouver avalé.e par les flammes de l’enfer, mouhahaha (rire diabolique👿)… ou la bouillasse des bas-côtés, mais c’est presque pareil.
Bon, et sinon, pour les esprits plus rationnels, il faut comprendre qu’au fil du temps et avec le passage des voitures, les pavés se sont tassés sur les côtés, formant alors une sorte de « butte » au milieu de la chaussée. C’est donc sur les pavés du milieu (ou le haut du pavé) qu’il est préférable de rouler, car ce sont eux qui ont le moins souffert. Plus serrés et plus réguliers, c’est là que l’adhérence est la meilleure et que tu ressentiras le moins de turbulences.
2/ Activer le mode fusée !
Autrement dit, entrer vite et maintenir l’allure !🚀🚀
Il ne faut surtout (SURTOUT) pas freiner à l’entrée d’un secteur pavé. Garde ton élan, t’inquiète, de toute façon, les pavés vont te freiner naturellement.
Malgré ce que l’on pourrait penser, plus on roule vite sur le pavé, plus on gagne en stabilité. En maintenant une bonne allure, ton vélo restera sur le haut de la chaussée (cf. notre premier conseil) et toi, tu t’épargneras (au moins un peu) de twerker comme un.e cinglé.e.🕺
Bon, ce qui fait mal, c’est de savoir que les pros passent à 45-50 km/h, là où toi, t’es au max, à 15 km/h… Si on ajoute à cela que tu roules 3 fois moins vite qu’eux, ben, il y a de fortes chances que tu passes aussi 3 fois plus de temps à souffrir. 🫣
Oui, je sais, l’égo en prend un coup, mon gapetto ! Mais qu’on se le dise, sur un secteur pavé, l’orgueil n’a pas sa place. Alors, range-le dans ta musette, tes chaussettes ou ta gapette et, surtout, ne ralentis pas !
Et puis, n’oublie pas, chez VERA, on pense qu’il n’y a pas de petits exploits, tous les cyclos sont nos héros, les tous petits comme les très gros !💙
Ah oui, j’oubliais, à titre indicatif, et si ça peut te rassurer, certains disent que l’on n’est pas plus secoué sur des pavés que sur des sentiers de montagne très caillouteux. Alors si tu passes cette épreuve avec brio, tu pourras peut-être te mettre à l’enduro !
3/ Regarder loin
Parce que, qui regarde loin, ménage sa monture.👀👀
Heuuuu non Josette, je crois que c’est pas tout à fait ça l’histoire…
Oui, enfin bref, ce que je veux dire par là, c’est que tu dois éviter de te focaliser sur les éventuels trous et obstacles qu’il pourrait y avoir au travers de ton chemin. Au contraire, essaye de regarder loin pour garder une certaine stabilité. Parce que, si tu commences à baisser la garde, ton cerveau🧠 va très rapidement se mettre en PLS et se demander, face à chaque interstice (et il y en aura un petit paquet), si oui ou non ça va passer.
En vrai, retiens une chose : ÇA PASSE TOUJOURS !
Alors, épingle ton regard sur l’horizon et trust the process…
Plus facile à dire qu’à faire ? Certes, mais tu rêvais de déconnecter ton cerveau, non ? Eh bien c’est MAINTENANT ! De toute façon, de toi à moi, tu seras tellement secoué.e qu’il y a bien quelques branchements qui vont sauter.😎
4/ Adopter la bonne position et laisser rebondir le guidon
Tout d’abord, sache que pour une position plus confortable, il vaut mieux rouler avec les mains en haut du cintre. Les mains aux cocottes ou placées en bas du guidon risquent de te faire perdre en maniabilité.
Ensuite, pour absorber les secousses, pense à ne pas trop t’agripper à ton guidon et à bien fléchir les bras. En gros, il faut que tu te laisses aller au mouvement de rebond🏀 qui sera le tien tout en maintenant, a minima, ton poste de pilotage.
Pour trouver l’équilibre, jeune Brûleur de pavés, ne cesse jamais de chercher le bon dosage entre souplesse et fermeté. Un peu comme dans la vie, en fait ^^
Enfin, s’il faut amortir les chocs à l’avant de la machine, il faut aussi les encaisser à l’arrière. Oui parce que, éviter de tétaniser des avant-bras, c’est bien, mais ne pas s’éclater les lombaires, baaah, c’est bien aussi ! L’astuce ici, c’est de ne pas être complètement assis sur sa selle, mais plutôt de se tenir en suspension. Une position à cheval (non, à vélo, Josette) entre la danseuse et le canapé (oula 🧐, ça devient compliqué ce sport, ma Josette !). Exit la moulinette, pour maintenir cette position, tu devras pédaler un peu plus en force que d’ordinaire, mais t’es un champion💪🏻, oui ou non ?
5/ Ne pas lésiner sur les couches de protection
Si tu n’as pas envie de te retrouver avec de vilaines ampoules le lendemain, n’hésite pas à porter des gants de vélo avec des renforts en gel au niveau des paumes de main. Pour plus de confort, tu peux également doubler ta guidoline, ça n’a l’air de rien comme ça, mais je t’assure qu’une couche en plus, ça peut faire la différence.
Et comme il vaut mieux prévenir que guérir, n’oublie pas de faire le stock de Compeed avant de partir ! On ne sait jamais, en cas de bobo, il y a des chances que tu te réjouisses d’avoir sur toi quelques coussinets magiques ! Et au pire, tu les refileras aux potos qui n’auront pas lu notre topo !
Enfin, ce qui vaut pour tes paumes de main est valable aussi pour ton derrière🍑 ! Au diable les shorts sans protection ou les peaux de chamois minuscules, si tu veux mettre toutes les chances de ton côté, enfile plutôt un cuissard de qualité.
J’utiliserais bien à nouveau l’une de mes incroyables métaphores pour t’expliquer à quoi risquent de ressembler tes points d’appui (TOUS tes points d’appui), mais je crois que cette fois, tu n’as pas besoin de moi. 😇
6/ Adapter son matériel
L’idée ici n’est pas de te faire changer de vélo mon gapetto ! Mais si tu veux t’engager sur un secteur pavé, il va te falloir, un minimum, préparer ton matériel. La fleur au fusil, c’est marrant 5 minutes, mais mon petit doigt me dit qu’après plusieurs kilomètres de pavés sur un biclou rouillé, l’ambiance sera vachement moins à la poilade. Alors, révise ta bécane⚙️ et si tu le peux, procède à quelques ajustements.
Pour encaisser les vibrations, le must, c’est évidemment de pouvoir rouler avec des pneus plus larges et légèrement sous-gonflés. Si c’est possible, équipe-toi également de tubeless ou emmène avec toi plusieurs chambres à air de rechange. Je ne voudrais pas te porter la poisse 🍀, mais les crevaisons sont plutôt monnaie courante quand on s’engage sur les pavés. Un multi-tool sera également le bienvenu pour quelques resserrages en cours de route : selle, cintre, potence et porte-bidons risquent d’en prendre un petit coup.
En parlant bidon, je pose ça là au cas où, mais j’ai ouïe dire qu’il valait mieux ne pas les remplir à ras bord. Paraît-il qu’ils auraient une fâcheuse tendance à vouloir se faire la malle durant la traversée. Bon, en même temps on les comprend, à leur place, nous aussi on aurait envie de se jeter par-dessus bord !
Dernier conseil de pro (oui oui), sécurise ton matériel ! Si tu ne veux pas te transformer en homme-orchestre 🎺, harnache avec des serflex tout ce qui pourrait jouer la fanfare🎷 et enferme à double tour 🔑 ce qui pourrait voler en cours de route (les compteurs ont un étonnant pouvoir de propulsion, par exemple).
Le seul bruit que l’on veut entendre, c’est celui des mots plus ou moins gros 🤬 que tu crachoteras sans crier gare entre deux tours de rodéo.
7/ Ne pas compter le nombre d’étoiles
Ici c’est un peu l’inverse de l’hôtel ! Ce n’est pas le confort qui est noté, mais plutôt l’inconfort.
Un secteur 5 étoiles⭐, c’est l’all-inclusive de la souffrance : pavés défoncés et irréguliers, virages dangereux, bordures glissantes et non aménagées, interstices plus larges que ta fringale, longueur interminable et faux plat montant qui finira de t’achever. En même temps, si t’avais voulu une jolie balade champêtre🌻, t’aurais choisi un autre parcours, pas vrai ?
À toi de voir à quel nombre d’étoiles tu es prêt.e à te mesurer, mais une chose est sûre, ce séjour-là, dans notre magnifique région nordiste, tu ne seras pas prêt.e de l’oublier !
Voilà, notre liste de conseils touche à sa fin et j’espère t’avoir donné toutes les clés (de 15) pour vivre au mieux cette expérience. Tu l’auras compris, rouler sur les pavés peut s’avérer exigeant et éreintant, mais aussi et surtout diablement satisfaisant. 😇😈
D’aucuns diront que ce genre d’épreuve relève très certainement du plaisir sado-maso, soit, mais chez VERA, on pense que tout plaisir est bon à prendre, même si cela implique d’être un petit peu chahuté.e 😅. Et puis, c’est une manière comme une autre de revisiter ses classiques, une immersion sportive et culturelle au cœur de notre patrimoine roubaisien.
